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LES PHARES DE CAMARGUE

Rares dans l’Antiquité (au point que le mot vient du nom propre Pharos :

îlot où fut édifié le phare d’Alexandrie,

les phares sont quasiment abandonnés au Moyen Age.

Amer de Beauduc établi en 1865

Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la France, mais aussi l’Angleterre, se distinguent dans la construction de ce type d’édifice, notamment sous l’impulsion de Colbert, sous le règne de Louis XIV.

La Camargue, route maritime importante, fut longtemps très vulnérables aux incursions de nombreux envahisseurs. Ainsi les tours édifiées au Moyen Age le furent-elles plus pour la surveillance que pour la navigation.

A partir du XVIe siècle, le réseau s’améliore, mais que de difficultés à suivre les divagations des bras du Rhône !... dont le cours ne sera fixé qu’en 1711. De nombreuses tours seront ainsi édifiées puis abandonnées.

Après des siècles de lents progrès en matière d’émission et de réflexion de la lumière, une innovation majeure, la lentille à échelons par Augustin Fresnel (1819), va faire du XIXe siècle l’« âge d’or » de la construction des phares.

Le souci de conditions de navigations sûres est par ailleurs renforcé par les transports nécessaires nés de la révolution industrielle et de la colonisation.

L’équipement de la côte camarguaise commencera en 1835 avec le premier phare de Faraman. Suivront en 1882 celui de la Gacholle et en 1902 celui de Beauduc. Le phare de Faraman, détruit par l’avancée de la mer sera reconstruit en 1892.

LOCALISATION

D’apparition relativement récentes, du moins dans leur architecture et technologie modernes, les phares constituent un maillage côtier implanté sur des sites parfois très exposés et requièrent 

Le phare de Faraman

Lentille du phare de Faraman

LE PHARE DE BAUDUC

      Le phare en 1964 équipé de la corne de brume.

Phare actuel 

Le phare de Beauduc est resté dans son aspect architectural premier. C'est une tour isolée, légèrement conique élargie à la partie inférieure, toute en pierres de taille.

 

Le bâtiment des gardiens placé à l'arrière est composé de 7 chambres, de deux magasins, de deux cuisines et d'un grand vestibule qui sépare les deux appartements, une écurie se trouvait à une centaine de mètres plus loin (description avant-guerre pour deux familles). 

L'habitation de 20,50 m de long sur 6,60 m de large est surélevée de 1,60 m au-dessus du sol pour être à plus de 3 m au-dessus du niveau de la mer ce qui la protège des empleins (eau de mer noyant les terres) par vent de secteur sud.

Depuis juillet 2001, il est totalement automatisé ; il ne se visite pas. Depuis 2004, son alimentation provient de capteurs solaires installés en haut de la tour. La maison de gardien est barricadée et bien que le toit ait été refait, en 2007, elle était dégradée.

Le phare, les façades et les toitures du logement des gardiens ainsi que la terrasse sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 18 janvier 20131,2.

En 2017, une commission nautique locale à l'initiative du Service des Phares et Balises a décidé d'éteindre définitivement le feu du phare de Beauduc en raison d'un accès trop difficile à l'édifice et de trop nombreux problèmes de fonctionnement. Le balisage maritime de la zone a été revu de façon à pallier l'arrêt du phare : la bouée de Beauduc a été repositionnée, la portée de son feu a été augmentée. La portée de la bouée de Faraman a elle aussi été augmentée.3.

Le phare a finalement été définitivement éteint le 17 Septembre 2019.

LE PHARE DE LA GACHOLLE

Le phare de la Gacholle est situé en Camargue (Bouches-du-Rhône), 

sur la digue à la mer entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Salin-de-Giraud

entre les étangs de la Dame, du Tampan et de Galabert.

Il a été construit en 1882, en vue de faciliter l'accès au mouillage de Beauduc – 

Seul abri protégé du vent d'est - et d'éviter la dangereuse pointe du Sablon.

C'est une tour carrée en maçonnerie lisse de 18 mètres de hauteur.

 

La partie sup3érieure de la lanterne est blanche. À son origine le feu était équipé d'une lampe à mèche incandescente (lampe Aladin). La rotation est produite par une "machine de rotation" à poids moteur et régulateur à ailettes.

Phare de la GACHOLLE

Le phare de la Gacholle, entre Beauduc et les Saintes-Maries-de-la-Mer, présente une tour carrée blanche, coiffée d’une partie supérieure noire et d’une coupole blanche. Au sol, l'édifice est engagé dans un bâtiment horizontal de service et d’habitation.

 

A 18 m, sa lentille délivre un feu à éclats blancs, rouges et verts toutes les quatre secondes. Le rouge signale le danger d’un échouage sur le sable, tandis que le blanc indique un mouillage possible, abrité du vent d’est (cependant aujourd’hui quasiment abandonné, du fait de l’avancée de la pointe de Beauduc).

Le bâtiment, très simple, était en rez-de-chaussée et un étage. Il abritait les deux gardiens.

Il a été mis en service en 1884.

Détruit partiellement pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été remis en service le 13 novembre 1948.

Phares du GRAU du ROI

Quarante ans après sa construction, l'ensablement ayant tant comblé la côte, jugé inefficace, trop bas et trop lointain, la commission des phares prescrivit l'établissement d'un second phare à la pointe de l'Espiguette, sur le modèle de celui de la pointe de Grave (estuaire de la Gironde).


 

HISTOIRE DU PHARE DE L’ESPIGUETTE

Construit en 1859, le phare de l’Espiguette servait de guide pour les bateaux voulant entrer au Port de Camargue, dans la commune du Grau du Roi. Pour ce faire, une lampe halogène de 1 000Watts et qui portait jusqu’à 24 milles était utilisée. 

Situé dans le sud du Gard, notamment en Petite Camargue et sur le littoral de la mer Méditerranée, c’est une tour carrée de 27m de hauteur.
Le phare est bâti à partir de moellons calcaires blancs et de pierre de taille. Une partie de l’édifice, notamment le dernier quart, ainsi que sa terrasse sont peint en noir alors que le dessus de sa lanterne est blanc. C’est cette couleur blanche qui attire les visiteurs au premier regard, que ce soit les locaux ou les étrangers.

ADMIRER LE PHARE DE L’ESPIGUETTE

Situé sur la pointe de l’Espiguette, le phare est facile d’accès, aussi bien par la route que par la piste cyclable menant à la plage.

Etant donné que la bâtisse ne se visite pas, il faudra se contenter d’observer et d’admirer la tour. Après avoir contourné le phare, tous les visiteurs seront subjugués par la vue d’une sable à perte de vue, avec en toile de fond, la mer méditerranéenne.


Notons que si autrefois le phare se trouvait à une centaine de mètre du rivage, actuellement, il est à 700m du rivage. Cet éloignement est dû à l’engraissement de la côte par le sable déposé par les courants. Ce qui lui donne surtout un air plutôt terrestre que marin.

Depuis l’année 2012, le phare de l’Espiguette, construit par Mr. Dupuy, est classé Monument Historique.

Le phare a été construit en trois ans sur une plage déserte et isolée. Le décompte définitif de la construction du phare dressé par les ingénieurs le 29 avril 1869 s'élevait à 111 731, 34F.

 

La perte d'une gabarre pendant les travaux, les difficultés du transport et d'approvisionnement en matériaux en ces "années de grande sécheresse et de cherté des matériaux et de la main d'œuvre toujours croissante" poussèrent l'entrepreneur à "introduire auprès de l'administration,

 

une demande de plus-value et d'indemnité toute gracieuse en rapport avec les ouvrages exécutés coûte que coûte dans ce désert" et à rédiger un mémoire pour un décompte de 231 400, 79F soit plus du double initialement prévu. 

Comme dans bien des cas, les ingénieurs présentèrent une contre-analyse puis un nouveau rapport, une lettre de renvoi, des observations, des rappels. En 1871, une décision ministérielle accordera magistralement une indemnité de 10 000 F qui sera immédiatement refusée par l'entrepreneur.

 

Celui-ci continua, de pourvois en pourvois, de rejets en rejets, pour se voir attribuer après une décision du conseil d'Etat de 1883, une allocation d'indemnité de 3285, 90F. Plus de quatorze ans après l'allumage du phare.

Description technique : 

 01 janvier 1869 : feu fixe varié par des éclats de 4 minutes en 4 minutes de 3ème 

                             ordre dioptrique, focale 0, 50 m. 

20 octobre 1907 : feu à 3 éclat blancs toutes les 15 secondes, focale 0, 50 m, lentille de  

                              6 panneaux au 1/6.BBT. Cuve à mercure : 

1907. Combustibles : Huile végétale : 

1869. Huile minérale : 

1875. Vapeur pétrole : 

1907. Automatisation : 

1980. - Etat actuel : Tour carrée centrée à la façade d'un bâtiment rectangulaire, le tout en maçonnerie de pierres apparentes et chaînes d'angle. Haut du phare peint en noir. 

Cour intérieure, puits, logements, garage. Terrain. Lanterne Ø 2, 40 m à 10 pans à 2 niveaux de vitrage cylindrique sur une murette maçonnée. 

Optique focale 0, 25 m de 2x3 éclats groupés à montants métalliques, repérée BBT. Cuve repérée Sautter Harlé Ø 0, 66 m Ebor 2300. Lampe halo 1000w.

 Feu tournant à 3 éclats groupés 12sec. Portée 24 milles.

Aujourd’hui, souvent automatisés, et concurrencés par des systèmes de localisation sophistiqués (tel le GPS), peu demeurent gardés et deviennent ainsi d’autant plus vulnérables à une dégradation progressive.

Par convention internationale, les couleurs et les rythmes lumineux émis par les phares portent un information.

Le rouge signale un danger 

 

Le blanc indique la navigation côtière à suivre.

Quant au tricolore, selon l'emplacement de celui qui les reçoit il délimite trois secteurs

 

rouge, à éviter ;                          blanc, viable ;                     vert, abri naturel possible.

Entre le golfe de Fos, à l’est, et celui de l’Espiguette, 

à l’ouest, trois phares sont encore en service pour signaler les côtes de Camargue

 

 

 

 

Premier édifié en Camargue, le phare de Faraman, a été détruit par l’avancée de la mer, et reconstruit plus tard.
Situé à l’est de l’embouchure du Grand Rhône, il présente une forme tronconique, élargie à la base.

Sa maçonnerie est peinte de trois bandes horizontales, en alternance blanches et noires.


La tour est couronnée d’un chemin de ronde en pierres calcaires, fondée sur pieux en bois de pin.

Il est ceinturé par un rideau en palplanches de pitchpin.

De ses 46,50 m, desservi par un escalier intérieur en pierre de taille de 210 marches, il émet deux éclats blancs toutes les 10 secondes, indiquant la navigation entre pointe de Beauduc et golfe de Fos.

Le phare est mis en service en 1903 avec un feu à vapeur de pétrole. Jusqu'à son électrification en 1970, il était gardé par 4 gardiens (électromécanicien de phare).

Début 1953, un signal sonore à air comprimé (corne de brume) constitué de trois pavillons est installé en haut du phare, pour signaler la pointe du Sablon lorsque la visibilité est réduite ; ce signal est abandonné en 1980. 

En 1970, un aérogénérateur est mis en service pour son énergie principale ; l'alimentation de secours est fournie par un générateur solaire photovoltaïque.

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